À un mois de la prochaine élection présidentielle, l’opposition gabonaise avance de façon dispersée. Si certains opposants attendent d’être adoubés par Jean Ping, c’est peine perdue. Dans une interview accordée aux journalistes de France 24 et RFI, le président du CNR a clairement indiqué qu’il n’allait pas apporter son soutien à l’un d’entre eux. Pour lui, personne n’a le profil du consensus.
C’est sur la chaîne France 24 que Jean Ping a déclaré qu’il n’allait pas accordé son soutien à un membre de l’opposition gabonaise car il estime qu’aucun d’entre eux n’a le profil du consensus. « Les candidatures à la présidentielle se multiplient mais les opposants affirment que d’ici au 26 août, ils trouveront un candidat de consensus comme vous, M. Ping, vous l’étiez en 2016. Est-ce que vous y croyez ? », demande Marc Perelman. La réponse de Ping tombe, cinglante, sous le regard médusé des deux journalistes : « Je le souhaite simplement bon vent ». « Rien de plus ? », insiste l’un des journalistes. « Rien de plus », confirme Jean Ping.
« Il y a tout de même des candidats très sérieux qui se présentent […] Est-ce que, parmi eux, il y a quelqu’un ou quelqu’une qui a le profil d’un candidat de consensus comme l’était Jean Ping en 2016 ? », demande Christophe Boisbouvier, tendant généreusement la perche à Ping. « C’est ce qu’on verra, pour le moment ça ne se dessine pas sous cette forme-là. » « Vous en voyez un ou une qui a profil qui a peut-être votre profil d’il y a sept ans ? », insiste le journaliste de RFI a haussant la voix, lui aussi agacé des non-réponse de Ping. « Je n’y ai même pas pensé », répond l’intéressé.
Christophe Boisbouvier revient à la charge pour une dernière fois en citant les noms que Ping se refuse de prononcer : ceux de Barro Chambrier et de Missambo. « J’imagine que vous observez leurs candidatures avec intérêt ? » « Non, je leur souhaite simplement bon vent », balaye-t-il pour couper court à cet échange. Et d’insister : « Je n’ai pas de préférence à donner dans ces conditions-là. »
Jean Ping refuse toujours de passer la main du leadership au sein de l’opposition. Si plusieurs de ses anciens lieutenants attendent un adoubement de sa part, ils attendront longtemps jusqu’à épuisement politique. Dans sa bulle, il est le président élu. Il n’est donc pas question qu’il contribue à ma création d’un nouveau leader de l’opposition.