C’est un projet inédit que Eramet envisage de lancer au Gabon. Annoncé lors du One Forest Summit qui s’est déroulé du 1er au 2 mars à Libreville, Biomine est un projet de développement de bio-réducteurs (une biomasse conditionnée avec des propriétés spécifiques) qui devrait permettre de produire de l’acier vert au Gabon en utilisant les rebuts de bois provenant de l’industrie forestière.
C’est une première au Gabon. Eramet va produire de l’acier vert. Ces bio-réducteurs bas-carbone devraient être produits à partir des rebuts de bois de l’industrie forestière issus de nouvelles plantations, notamment des zones minières réhabilitées, et en associant les populations locales. « Avec cette initiative, nous pouvons faire du Gabon un point de départ pour la production d’acier vert et offrir un nouveau débouché pour l’industrie forestière gabonaise, en particulier pour les rebuts de bois non valorisés aujourd’hui », a laissé entendre Christel Bories présidente-directrice générale d’Eramet.
À en croire Eramet, ces bio-réducteurs devraient se substituer au coke actuellement utilisé comme réducteur dans les fours métallurgiques. « En effet, pour substituer 50 % du coke actuellement utilisé dans les usines gabonaises d’Eramet et donc, réduire de 50 % les émissions de CO2 liés à la réduction du manganèse, il faudra 40 000 tonnes de bio-réducteurs, soit environ 200 000 tonnes de bois », a indiqué le groupe français, spécialisé dans les mines et la métallurgie.
Sur le plan économique, le projet stimulera le développement de l’industrie locale du bois et devrait créer entre 800 et 1 000 emplois, principalement pour l’entretien des forêts renouvelables, les récoltes des bois, la scierie ou encore la pyrolyse nécessaire à la production de bioréducteurs.