Comme annoncé ce mardi 20 juillet par voie de presse, les syndicats de l’administration publique envisagent de lancer un mouvement de grève général pour contester la réforme du Code du travail qui a récemment été adoptée au Parlement. Problème : ils ont eux-mêmes été les auteurs des changements apportés à cette loi révisée qui pourtant protège davantage leurs emplois.
Au début de la semaine courante, les syndicats de l’administration publique ont annoncé leur intention de lancer une grève générale. Ils prétendent ne pas avoir validé la mouture du Code du travail qui a récemment été adopté par l’Assemblée nationale et le Sénat avant la clôture de la première session de l’année 2021. Ce qui est tout à fait inexact au regard du processus ayant permis de parvenir au vote du Parlement.
Si les autorités estiment que cette grève n’a pas lieu d’être, c’est parce qu’elles assurent que le nouveau Code du travail est véritablement « issu d’un dialogue à trois : Etat, syndicats des travailleurs et représentants du patronat ». Aussi, ajoutent-elles qu’il s’agit d’une réforme qui, au terme des travaux de la session plénière, a recueilli plus de 80 % d’accord et de consensus entre les parties prenantes.
Trois dates permettent d’ailleurs de prouver que ce nouveau code est le résultat de nombreux échanges et rencontres entre le ministère de la Fonction publique, ses partenaires sociaux et le patronat : • Le dialogue de 2015 : Les premières phases de dialogue sesont déroulées dès 2015, et avaient pour objectif de passeren revue les propositions de réformes précédentes, les relire, et les réécrire afin de les adapter aux défis actuels rencontrés par le Gabon : diversification de l’économie, croissance des emplois, employabilité des jeunes. Le BIT avait été également consulté sur la version du Code du travail 2015.• Le dialogue de 2019 : Réécriture de certains articles et concertation avec les partenaires sociaux du 19 au 25 août. Les phases suivantes du dialogue avec les partenaires sociaux, en août 2019, ont été l’occasion de recueillir les contributions des travailleurs et des employeurs.• Le dialogue de 2020 : Au regard des modifications à apporter, et compte tenu de l’importance attachée par le Gouvernement à cette réforme, il est donc apparu nécessaire d’organiser une troisième phase de concertation, en plénière. Celle-ci avait pour objectif d’examiner et deréécrire la proposition de réforme, avant son examen auParlement. Cette phase a été suspendue en octobre 2019,pour reprendre début 2020.