Dans une longue interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique ce samedi 30 octobre 2021, le président du Groupe africain des négociateurs pour le climat, Tanguy Gahouma revient sur les enjeux de la COP26 et les attentes du continent noir.
Tous les yeux sont rivés vers la COP 26 qui se déroule à Glasgow en Écosse du 1er au 12 novembre 2021. Le Président de la République y est présent avec une importante délégation. Parmi les membres de la délégation gabonaise y figure Tanguy Gahouma, conseiller spécial du Président Ali Bongo Ondimba et Chef de file du groupe africain des négociateurs pour le climat et Directeur général de l’Agence gabonaise d’études et d’observation spatiale (Ageos) et secrétaire permanent du Conseil national gabonais du climat.
Dans l’interview qu’il a accordé à Jeune Afrique, le Gabonais évoque les attentes du continent qu’il representera à la COP26 .
« La COP26 représente pour nous l’échéance la plus importante depuis la COP21 de Paris. Cette dernière avait permis d’arriver à un accord, une grande première après des décennies de négociation et depuis la signature en mars 1994 de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Désormais, la priorité est de mettre en œuvre cet accord. Nous souhaitons entrer dans la phase de l’action, passer l’étape des questions de procédures pour attaquer frontalement le dérèglement climatique. » a-t-il déclaré à J.A
Puis d’évoquer la faible émission du continent africain et les efforts du Gabon qui est l’un des leaders mondial pour la lutte contre les changements climatiques : « Le continent n’est qu’un petit émetteur, avec 4 % des émissions mondiales. Elle n’a donc reçu que 1% des financements émis dans le cadre du MDP et elle ne pourra pas être un gros bénéficiaire. C’est un non sens. Le Gabon milite pour que les efforts de préservation des forêts et des puits de carbone soient aussi pris en compte. Car si le pays déforeste 10 000 hectares par an, il en préserve dans le même temps 23 millions. »
Pour Tanguy Gahouma, il va falloir être très pragmatique si on veut le meilleur pour l’Afrique à la COP26 de Glasgow qui est considérée comme la plus importante de la décennie.