Pour avoir porté des accusations de corruption à l’endroit du ministre, des cadres et certains de ses collègues, Didier Atome Bibang, agent du ministère des Eaux et Forêts, a été placé en garde à vue mardi soir à la police judiciaire à Libreville. Son statut de président du Syndicat national des professionnels des eaux et forêts (Synapef) n’a rien à y voir, précise la tutelle.
Comme cela était prévisible, le placement en garde à vue dans les locaux de la PJ à Libreville du président du Synapef est désormais perçu par certains adeptes du complot comme une tentative d’intimidation de la part du ministre Pr Lee White à l’endroit d’un agent de son ministère avec qui il a toujours souhaité discuter, même au moment de conflit comme celui créé par la grève initiée depuis quelques jours aux Eaux et Forêts. Pourtant, l’administration l’assure dans un communiqué visant à dissiper tout amalgame : les ennuis de Didier Atome Bibang n’ont rien à avoir avec son statut de leader syndical.
« Les faits à l’origine de cette garde à vue relèvent du droit commun et ils sont relatifs aux accusations de corruption lancées contre des agents du ministère des Eaux et Forêts » par l’intéressé, indique le Pr Lee White, dont l’administration précise en effet que « la garde à vue de M. Didier Atome Bibang n’a aucun lien avec l’exercice régulier de ses activités syndicales. Elle relève plutôt des procédures prévues par les textes en vigueur en matière de droit commun ».
L’audition du président du Synapef puis son placement en garde à vue à la PJ visaient donc à l’entendre sur les différentes accusations portées par lui sur certains de ses collègues ainsi que des cadres de son ministère et même du ministre. Des sources estiment d’ailleurs que M. Atome Bibang tient sa garde à vue du fait qu’il n’est parvenu à fournir aucune preuve de ses accusations. Il pourrait donc être poursuivi en justice pour dénonciation calomnieuse, prévient un homme de droit.
Or, le ministère des Eaux et Forêt informe que M. Atome Bibang n’a pas été le seul à être entendu par la PJ. « Dans le cadre de cette enquête qui relève du droit commun et pour contribuer à la manifestation de la vérité, plusieurs agents, y compris de hauts responsables, dont le ministre, ont déjà été entendus par les investigateurs. Il en est de même pour la société forestière mise en cause », précise l’administration, dont le premier responsable réaffirme sa disponibilité ainsi que celle de l’ensemble de ses collaborateurs à apporter toute leur collaboration aux services compétents qui œuvrent à la manifestation de la vérité sur ces faits qui dégradent l’image des agents des Eaux et Forêts, telles que la corruption.