Dix ans après son adoption par la communauté internationale à l’initiative de la Première Dame du Gabon, la Journée internationale des veuves a été célébrée un jour à l’avance par la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la Famille qui, à la faveur d’une conférence virtuelle lundi 22 juin, s’est intéressée à la situation des veuves en Afrique en 2020.
Habituellement célébrée tous les 23 juin de l’année depuis son adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies le 21 décembre 2010 à l’initiative de la Première Dame du Gabon, la Journée internationale des veuves a été célébrée un jour à l’avance. La Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la Famille (FSBO) a en effet organisé, lundi 22 juin, une conférence virtuelle sur le thème : « Droits des femmes, droits des veuves : quelle situation en Afrique en 2020 ? ».
Dès l’ouverture des travaux auxquels ont pris part des spécialistes du Gabon, du Cameroun, du Rwanda et de l’Ouganda, Dr Simone Mensah, la vice-présidente de la FSBO, a invité les participantes à « faire [10 ans après] un bilan réaliste et sans complaisance des acquis de la lutte pour les droits des veuves, mais aussi des poches de résistance, parmi lesquelles les pesanteurs socioculturelles propres à nos cultures africaines, afin de réajuster nos pratiques et de prendre un nouvel élan ».
Si elles ont chacune partagé les expériences et les bonnes pratiques liées à la prise en compte des conditions de vie des veuves dans leurs pays respectifs, les intervenants se sont montrés optimistes quant aux avancées réalisées, en particulier au niveau des réformes législatives et de la sensibilisation de la population sur le sujet. Pour le cas du Gabon, par exemple, Honorine Nzet Biteghe, ancien ministre de la Famille et des Affaires sociales et fondatrice de l’Observatoire des droits de la femme et de la parité (ODEFPA), a expliqué l’évolution législative ayant mené à l’adoption de la loi du 25 juin 2015 modifiant le Code civil et renforçant les droits et la protection du conjoint survivant.
À côté de cette avancée notoire, l’Afrique doit pourtant encore faire des efforts. Les participantes à la conférence virtuelle ont toutes reconnu qu’« il existe encore de nombreux obstacles, notamment culturels et traditionnels, qui ralentissent la transformation de la société tant souhaitée ».
Dr Maxime Houinato, Représentant résident d’ONU Femmes en Ouganda, rapporte la FSBO, a évoqué la problématique de la prépondérance des lois coutumières sur le droit positif en Ouganda, souvent à l’origine des pratiques discriminatoires envers les veuves et les orphelins au moment de la succession.
Pour Martine Ongola, la présidente de la Commission « Genre, Droits Humains et Développement » de la section Cameroun du Réseau des Femmes Leaders pour la Transformation de l’Afrique (African Women Leaders Network), il convient de mettre en place d’un cadre de réflexion favorable et la création d’une plateforme de collaboration au niveau régional pour assurer un meilleur encadrement des veuves en Afrique.