Si certains, sur les réseaux sociaux, appellent depuis quelques jours à des marches et sit-in pour dénoncer le retrait par l’Assemblée nationale de l’alinéa 5 de l’article 402 du Code pénal, le ministre de l’Intérieur Lambert-Noël Matha rappelle dans un communiqué ce vendredi 26 juin que toute manifestation est interdite au Gabon en raison de la crise sanitaire.
C’est une douche froide que viennent de prendre les partisans du statu quo, qui voient d’un mauvais œil le retrait par l’Assemblée nationale de l’alinéa 5 de l’article 402 de la Loi n°042 2018 du 5 juillet 2019 portant Code pénal. S’ils avaient prévu d’organiser ce week-end des marches et des sit-in à Libreville, disent-ils, pour protester contre la réforme dont l’adoption par le Parlement ne fait plus aucun doute, le ministre d’État, ministre de l’Intérieur vient de rappeler via un communiqué, ce vendredi, qu’aucune manifestation publique quelle qu’elle soit, et certainement pas contre la réforme du Code pénal conduite par le Premier ministre, n’aura lieu. Surtout pas en cette période de crise sanitaire.
Lambert-Noël Matha rappelle en effet que les dispositions de l’arrêté n°00161/MI du 23 mars 2020 interdisent les rassemblements de plus de 10 personnes sur toute l’étendue du territoire national. Le membre du gouvernement ne cache donc pas sa déception devant les initiatives de certains qui font courir d’importants risques sur la santé de milliers de Gabonais, alors que l’épidémie de la Covid-19 continue de faire des victimes dans le pays.
Tout en invitant l’ensemble des populations à faire preuve de responsabilité individuelle et collective face à cette crise sans précédent, le ministre de l’Intérieur n’hésite pas à brandir la menace. Lambert-Noël Matha prévient en effet qu’il ne saurait tolérer une quelconque entrave aux mesures gouvernementales en vigueur.
Aussi, paraît-il inutile de préciser que toute manifestation publique, y compris contre la réforme du Code pénal, sera sévèrement punie conformément à la loi.