Dans quelques mois, plus précisément en janvier 2023, le site fossilifère de Moulendé et la pile nucléaire de Bangombé vont être inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. C’est en tout cas ce qu’a révélé notre confrère français : La Nouvelle République. Fr
En janvier 2023, les sites de Moulendé et de Bangombé vont intégrer le cercle très fermé des sites fossilifères classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Après une demande effectuée en 2014 par les autorités gabonaises, ces sites de 2,1 milliards d’années dans le bassin Francevillien, au Sud-Est du Gabon vont enfin obtenir le sacre à l’Unesco.
《 C’est sur le site de Moulendé que les plus vieilles traces fossiles de déplacement ont été datées de 2,1 milliards d’années, alors que les précédentes avaient 570 millions d’années. Sur celui de Bangombé, on trouve l’unique réacteur nucléaire fossile jamais exploité au monde. Voilà pourquoi les deux sites sont exceptionnels et devraient être classés officiellement en janvier 2023 》, a déclaré le Professeur El Albani.
Pour rappel, le Pr Abderrazak El Albani est celui qui a conduit les travaux sur ces sites durant pres de quinze ans. Il est également professeur chercheur à l’institut de chimie des milieux et matériaux de l’Université de Poitiers en France. C’est donc grâce à son travail que ces sites seront classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
Situé à proximité de la ville de Franceville, le gisement fossilifère de Moulendé révèle les premiers organismes fossiles pluricellulaires complexes et organisés, appelés Gabonionta. Ces anciens organismes macroscopiques vivant en colonies ont été conservés dans des sédiments océaniques datés de 2,1 milliards d’années. La particularité de ce site réside également dans la richesse de sa biodiversité avec une quinzaine de morphotypes. Ce site constitue une fenêtre unique ouverte sur l’histoire de la vie. Ces découvertes ont remis en question nos connaissances sur l’émergence de la vie complexe en déplaçant le curseur de l’apparition de la vie pluricellulaire de plus de 1,4 milliards d’années.
S’agissant du site de Bangombé, appelé scientifiquement pile nucléaire naturelle de Bangombé et situé au pied du plateau manganésifère de Bangombé. Cette pile porte les traces du fonctionnement d’un réacteur fossile vieux de 1,9 milliard d’années. La découverte fortuite de ce site remonte au début des années 1970, au cours d’analyses de routine sur un échantillon d’uranium. Ces analyses ont mis en évidence un déficit léger mais anormal en uranium 235, ce taux en uranium correspondant à celui que l’on trouve dans un combustible nucléaire après fission dans un réacteur nucléaire. Seize réacteurs « naturels » ont fonctionné à Oklo, à 20 km au nord-ouest de Bangombé et ont été exploités jusqu’à épuisement par la Compagnie des Mines d’Uranium de Franceville. A ce jour, le site de Bangombé est l’unique réacteur fossile nucléaire jamais exploité au monde.