Compte tenu de l’évolution de l’épidémie sur le territoire national avec un nombre sans cesse croissant de victimes, et au regard de la réticence des populations, le ministre de la Santé, Dr Guy Patrick Obiang Ndong, ne nie plus que le gouvernement envisage sérieusement de rendre obligatoire la vaccination contre le coronavirus.
Ce qui se disait encore sous couverture de l’anonymat se dévoile peu à peu : au Gabon, la vaccination contre la Covid-19 pourrait bientôt être rendue obligatoire. C’est le ministre de la Santé lui-même qui a évoqué cette éventualité lors de sa dernière conférence de presse, le 24 septembre 2021.
« L’évolution de la pandémie est dynamique », de même que « l’évolution de la stratégie contre la Covid-19 » l’est également et « se fait en fonction du contexte épidémiologique », a indiqué Dr Guy Patrick Obiang Ndong, qui ne fait plus mystère des intentions des autorités. Une semaine plus tôt, le porte-parole de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha, avait également prévenu que la stratégie de riposte évoluerait en fonction de la gravité de la situation.
Or, c’est incontestable, cette troisième vague de l’épidémie dans laquelle est entré le Gabon au début du mois courant est une des plus meurtrières que le pays a connues. La faute à la présence sur le territoire national du variant Delta, considéré comme le plus virulent de la maladie.
Aussi, le ministre de la Santé a-t-il prévenu : « Si nous nous rendons compte que les choses évoluent défavorablement, il y a des pays qui ont pris la décision de rendre obligatoire la vaccination, peut-être qu’un jour aussi nous serons emmenés à rendre obligatoire la vaccination. »
Le membre du gouvernement a en effet expliqué qu’« en janvier, l’approche stratégique qu’on avait n’est plus la même qu’en septembre aujourd’hui ». « On ne va pas rester sur des aprioris ou sur de l’interprétation ou de la reprise d’un discours qui a été donné à un temps T, alors que parfois il y a eu une évolution de la situation qui permet de réajuster la stratégie », a-t-il ajouté.
Beaucoup au sein de l’opinion sont favorables à cette idée au regard de la situation actuelle. À ce jour, seulement 102 256 personnes ont été vaccinées. Parmi elles, 78 064 ont reçu leurseconde dose de vaccin. Le pays n’a pu vacciner à l’heure actuelle que 3,5 % de sa population totale. Bien en deçà des objectifs des autorités.