Se basant sur le fait qu’aucun décès n’a été enregistré depuis près de trois mois à cause de la chloroquine ou de son dérivé l’hydroxychloroquine, le Gabon qui compte à ce jour 668 patients guéris du coronavirus a décidé de poursuivre le traitement à base de ces deux molécules critiquées par la dernière étude de The Lancet.
Contrairement à ce qu’une partie de l’opinion a voulu croire ces derniers mois, dans la mise en œuvre de sa stratégie de riposte contre le coronavirus, le Gabon ne fait pas du « copier-coller ». Bien au contraire. Le pays qui est devenu au fil des semaines un exemple sur le continent en raison de sa réactivité face au virus vient d’en donner la preuve en décidant de poursuivre le traitement à base de chloroquine pour ses malades atteints de Covid-19 quand bien même l’OMS a annoncé récemment la suspension temporaire de ses essais cliniques avec l’hydroxychloroquine.
«Il est vrai que certaines études doivent attirer notre attention et notre vigilance sur certains traitements, mais il est vrai aussi qu’en période d’épidémie le choix du traitement est basé sur le bénéfice/risque. Pour l’instant, le bilan du traitement à base d’hydroxychloroquine est satisfaisant dans notre pays», a justifié, le jeudi 28 mai, Dr Guy Patrick Obiang Ndong.
Le porte-parole du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus au Gabon (Copil Coronavirus) a par ailleurs ajouté que «l’association Lopinavir/Ritonavir telle qu’indiquée dans le protocole thérapeutique national pourrait être une alternative à l’hydroxychloroquine en cas de nécessité».
Avec 668 patients guéris à ce jour, le Gabon est parmi les pays du continent à compter le grand nombre de personnes débarrassées du virus si l’on se rapporte au nombre de cas déclarés (2 431 cas). C’est aussi l’un des pays qui déplore le moins de décès liés au coronavirus.