Ces derniers jours, plusieurs cas de disparition de jeunes enfants présentés à l’opinion comme des «enlèvements» sont rapportés sur les réseaux sociaux, laissant planer le doute sur la véracité de ces supposés rapts censés alimenter un réseau de trafic d’êtres humains. Seulement, il s’est avéré que plusieurs «informations» ne sont en réalité que de fausses rumeurs, dont la principale conséquence est de ternir un peu plus l’image du Gabon à l’international.
Disparu le 12 janvier dernier, au village Ebbé Aba, à quelques kilomètres de Bitam, le jeune Rinaldi Anderson Abaga Ngoua aurait été retrouvé, dimanche 19 janvier, dans la province du Woleu-Ntem, presque décapité. Cette «information» s’est finalement révélée fausse après vérifications.
Diffusée et reprise par des milliers d’internautes ces dernières heures, la photo censée être celle du corps sans vie de l’enfant de 3 ans, dont la disparition a été signalée par ses parents au district de Bikondome à Oyem, est en réalité l’image d’un drame survenu en 2018 au Nigéria, selon des informations concordantes.
Si l’on s’en tient à la version officielle communiquée, samedi 18 janvier, par le procureur de la République d’Oyem, le petit Rinaldi n’a donc pas encore été retrouvé. L’enquête judiciaire ouverte dans le Woleu-Ntem et qui s’étend dans tout le pays est en cours, a assuré l’autorité judiciaire de la province.
Fake news et volonté de manipulation de l’opinion
La fausse image du jeune Rinaldi diffusée sur les réseaux sociaux le prouve : la vague d’enlèvements supposés de jeunes enfants enregistrée depuis quelques jours est à prendre avec des pincettes. La tonne d’informations relatives à ces rapts n’est pas forcément fondée. Trop de fake news entourent désormais cette affaire qui relève pourtant de la sécurité publique.
Pour beaucoup, le flot de rumeurs déversées sur les réseaux sociaux ces derniers jours n’est pas anodin : certains esprits mal intentionnés, soit y trouvent du plaisir à faire du mal, soit nourrissent un dessein malsain, y compris vis-à-vis des parents et proches des individus présentés comme disparus. Quelle qu’en soit leur raison, la volonté de manipuler l’opinion est clairement établie dans ces agissements.
C’est d’ailleurs à cela que s’assimile aisément la diffusion de certaines images telles que celle montrant un homme menotté dans le dos par la police ferroviaire à la gare d’Owendo. Présenté par des internautes souhaitant à tout prix empoisonner l’opinion comme un des kidnappeurs ayant été appréhendé, l’individu n’était en réalité qu’un passager véreux comme on en compte malheureusement souvent dans les trains au Gabon. Son seul crime : n’avoir pas payé son ticket de transport.
Ternir l’image du Gabon : une stratégie politique ?
Ces dernières semaines, plusieurs évènements supposément survenus au Gabon ont été rapportés sur la Toile. La mort par balle de police d’un braqueur à Libreville en fait partie. Une rumeur démentie depuis par la préfecture de police de Libreville, dont le but, selon certains observateurs, était clairement de présenter le Gabon et sa capitale comme des zones à haut risque, et de discréditer au passage les forces de police nationale.
Ces fake news, certains en sont convaincus, sont diffusées volontairement par des individus dont l’objectif est de ternir l’image du pays. Beaucoup n’hésitent plus à penser que l’opposition se cache derrière ces fausses informations. Il s’agirait, estiment-ils, d’une stratégie politique malsaine.