Mis au banc des accusés dans le phénomène sans cesse grandissant de la dégradation des édifices sportifs ayant pourtant coûté plusieurs millions de nos francs, le gouvernement gabonais est jugé responsable de la dilapidation de l’argent public. Du stade de l’amitié sino-gabonaise d’Angondjé à l’éternel chantier du Complexe omnisport Omar, en passant par les stades de football disséminés à travers le pays, presque plus aucune infrastructure sportive du Gabon ne bénéficie de son attention.
Alors que le pays fait face, depuis plus de quatre ans, à une crise économique et financière pour laquelle de nombreuses réformes dites d’austérité ont été adoptées, le gouvernement ne semble pas avoir pris la mesure de la situation. À l’initiative des contraintes budgétaires imposées aux populations, l’équipe dirigée par Julien Nkoghe Bekale continue pourtant allègrement de dilapider l’argent public. En témoigne l’état actuel de la plupart des infrastructures sportives du pays.
Toutes laissées à l’abandon, à l’exception de quelques-unes, à l’instar du Palais des sports de Libreville, ces infrastructures apparaissent comme la preuve du laxisme des dirigeants, qui semblent préférer la dégradation du patrimoine de l’État à son entretien ou sa préservation, pour éviter que de nouvelles dépenses soient consenties sur les mêmes projets. À moins que leur véritable dessein soit de susciter ces dépenses pour leurs propres intérêts.
Sinon, comment comprendre que depuis que la sonnette d’alarme a été tirée au sujet de ces édifices sportifs laissés à l’abandon, dont certains sont dans un état de dégradation avancé, le gouvernement n’ait pas daigné intervenir ? Comment comprendre le silence du ministre des Sports, dont la seule initiative, en octobre 2019, pour tenter de faire taire les moqueries diffusées sur les réseaux sociaux suite à la diffusion des images d’un stade d’Angondjé délabré et envahi de hautes herbes, a ordonné le débroussaillage des lieux ?
En effet, du stade de l’amitié sino-gabonaise d’Angondjé à l’éternel chantier du Complexe omnisport Omar en passant par le stade d’Oyem et d’autres stades de football disséminés à travers le pays, presque plus aucune infrastructure sportive au Gabon ne bénéficie de l’attention des autorités.
Faut-il attendre l’intervention du président de la République pour espérer voir la situation changer ? Ali Bongo doit-il lui-même descendre sur le terrain pour sauver l’honneur de notre pays ? Il semble bien que oui. Face à l’inaction de ce gouvernement, dont les priorités sont visiblement ailleurs, seul le chef de l’État qui se soucie véritablement du développement du pays et du bien-être de ses populations pourrait sauver ce qui le peut de ces stades laissés pour morts.
Une chose semble claire : ni Julien Nkoghe Bekale, Premier ministre, ni Franck Nguema son ministre des Sports, ne sont à la hauteur des attentes des Gabonais sur la question de la préservation du patrimoine commun.