Alors que le climat social est déjà tendu avec l’annonce par la confédération syndicale Dynamique unitaire d’une grève à la fin du mois en cours, près d’une vingtaine de syndicats du secteur privé et parapublic ont récemment menacé d’entrer en grève. Ils entendent contester et demander le retrait du projet du futur Code du travail qu’ils jugent «esclavagiste». Une première rencontre tripartite (gouvernement-partenaires sociaux-patronat) a eu lieu, vendredi 17 janvier, visant à empêcher ce débrayage.
Du syndicat des pétroliers (Onep) à ceux regroupant les agents de la sécurité sociale (Syna-CNSS, Syp-CNSS), en passant par le syndicat des agents de l’eau et de l’électricité (Syntee+), au total 19 organisations du secteur privé et parapublic pourraient entrer en grève dans les tout prochains jours. Le préavis déposé récemment sur la table du Premier ministre Julien Nkoghe Bekale précise que ce débrayage pourrait intervenir dès le 23 janvier jusqu’au 27 du même mois.
Au centre ce nouveau conflit social : le nouveau Code du travail, dont le projet de mouture finale a été présenté au gouvernement le 19 août 2019, et qui attend l’adoption du Parlement. Cette nouvelle loi, les syndicalistes assurent qu’elle a un «élan capitaliste et esclavagiste». Aussi, souhaitent-ils «contraindre le gouvernement à réviser sa copie».
À en croire les syndicalistes, le projet du nouveau Code du travail, qu’ils jugent «cynique» et qu’ils accusent de créer «la psychose au sein de la communauté des travailleurs», ne comporte pas les réformes et amendements apportés lors des concertations avec le ministère de la Fonction publique.
«[Nous] exigeons l’organisation immédiate par le gouvernement d’une plénière tripartite et l’aboutissement à un projet du Code du travail qui prenne en compte les amendements et réformes des travailleurs. Le tout consolidé par un procès-verbal tripartite. La satisfaction de cette revendication est la condition sine qua non à un retour à la sérénité dans les secteurs d’activités du parapublic et du privé en République gabonaise», préviennent les 19 syndicats dans leur préavis, dont une copie a été déposée au cabinet du président de la République.
Pour tenter de les «rassurer», la ministre de la Fonction publique, Madeleine Berre, a convié à une réunion, le vendredi 17 janvier, les organisations syndicales à l’initiative du préavis de grève. Une rencontre à laquelle ont également pris part les représentants du patronat. Gageons que la reprise du dialogue entre les trois parties permettra d’éviter «la paralysie» du pays, comme l’ont promis les syndicalistes.