Alors que la grogne monte actuellement au sein des différentes directions du ministère de l’Économie, avec la réclamation compréhensible de la régularisation de leur situation administrative par certains agents, les autorités expliquent que les retards décriés ne sont pas une forme d’injustice de la part du gouvernement, mais plutôt la conséquence d’une des mesures d’austérité imposées par les bailleurs de fonds internationaux.
En attente de leur intégration dans la fonction publique depuis quelques années pour certains, plusieurs centaines d’agents exerçant dans les services sous tutelle du ministère de l’Économie et des Finances ont exprimé récemment leur désarroi. Beaucoup, face à leur situation, n’ont pas hésité à accuser le gouvernement de violer les lois en interdisant de nouvelles intégrations dans la fonction publique. D’autres, allant jusqu’à soupçonner la tutelle d’avoir pourtant effectué des intégrations « au noir ».
Sur la première accusation, certains responsables au ministère de l’Économie et des Finances rappellent que le Gabon a signé, il y a trois ans un programme avec le FMI pour l’aider à sortir de la crise économique due à l’effondrement des cours du pétrole. Or, une des mesures d’austérité à auxquelles s’est engagé le Gabon est de mieux maîtriser sa masse salariale. C’était donc une des principales conditions pour que le pays bénéficie de l’aide des bailleurs de fonds internationaux, donc la principale raison prise par le gouvernement de suspendre les recrutements massifs à la fonction publique.
Sur la seconde accusation, au ministère de l’Économie et des Finances l’on assure qu’«aucun recrutement au noir n’a été effectué ». Les seuls recrutements effectués en dépit de la mesure de suspension ont été admis par le Conseil des ministres pour des secteurs spécifiques jugés essentiels. Il s’agissait notamment de la Santé, l’Éducation nationale, l’Enseignement supérieur, la Défense nationale.
Au sujet des régularisations des situations administratives, s’il dit comprendre le désarroi des uns et des autres, un expert du ministère de l’Économie et des Finances indique que cette question ne relève pas uniquement dudit ministère, tout comme la situation de ses agents n’est pas unique à cette administration. D’autres ministères y sont confrontés et attendent la lavée de la mesure de suspension.