Conformément au nouveau Code pénal adopté par le Parlement récemment, les autorités gabonaises pourraient bientôt lancer une traque contre les vagabonds et les faux mendiants. Les personnes déguisées en nécessiteux et errant dans les villes du pays sont en effet poursuivables en justice et encourent une peine de prison.
Va-t-on vers la fin de la mendicité et du vagabondage au Gabon ? Au regard des certaines dispositions du nouveau Code pénal adopté par le Parlement en juin 2020, qui punissent cet acte, certains répondent par l’affirmative et évoquent déjà un soulagement. D’autres par contre sont plus dubitatifs et rappellent que des menaces dans le même sens ont plus d’une fois été proférées par les autorités publiques depuis plusieurs années sans qu’elles soient suivies d’effet.
Tout pourrait pourtant s’accélérer dans les mois qui viennent. D’autant plus qu’une disposition légale existe désormais, notamment les articles 196 et 197 du nouveau Code pénal relatifs au vagabondage et à la mendicité. Le premier dispose en effet que « toute personne valide qui ne peut justifier d’aucun moyen de subsistance, ni d’un domicile certain, et qui, volontairement, n’exerce habituellement ni métier, ni profession, se trouve en état de vagabondage et est passible à ce titre d’un emprisonnement de six mois au plus ou de la peine alternative de travail d’intérêt général ».
Le second article quant à lui dispose que « toutes les personnes valides qui se présentent comme invalides pour mendier sont punies des peines de vagabondage ».
La loi est encore plus stricte avec ceux qui exploitent les enfants mineurs à des fins de mendicité. Pour ces personnes, le Code pénal prévoit un emprisonnement de cinq mois au plus et une amende de 5 millions de francs.
Pour certains, ces dispositions visent à dissuader tout esprit de paresse au sein de la société, tout comme elles s’apparentent à une invite de l’État à la participation de tous pour le développement du pays. Mais l’autre idée est de protéger les mineurs et de préserver par la même occasion l’image des grandes villes du pays, trop souvent enlaidie par la présence de mendiants, dont certains ne présentent aucun signe d’invalidité, ni physique ni mentale.